Muhammed Muheisen

Dans un camp de réfugiés au nord d'Athènes, une jeune fille réfugiée dort à l'extérieur sous une moustiquaire pour échapper à la chaleur dans laquelle baigne la tente de sa famille.

« J'ai passé plusieurs années au Pakistan à documenter la vie quotidienne et les défis des réfugiés et des personnes déplacées à l'intérieur du pays », raconte l'ambassadeur Canon Muhammed Muheisen. « Lorsqu'un vendeur de bulles s'est installé au bord d'une route près d'un quartier pauvre de la banlieue d'Islamabad, les enfants ont commencé à jouer. Sorti de nulle part, ce jeune réfugié afghan, Zawar Khan, a sauté devant mon objectif pour attraper une bulle. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III (désormais remplacé par le Canon EOS 5D Mark IV) équipé d'un objectif Canon EF 24mm f/1.4L USM (désormais remplacé par le modèle Canon EF 24mm f/1.4L II USM) à 1/1600 s, f/2 et ISO50. © Muhammed Muheisen

L'ambassadeur Canon Muhammed Muheisen est un photojournaliste lauréat du prix Pulitzer à deux reprises et fondateur d'Everyday Refugees Foundation. Depuis plus de dix ans, il documente la crise internationale des réfugiés sous le thème du « sourire au milieu des décombres ».

Muhammed a vu passer beaucoup de choses devant son objectif. Depuis 2001, il a photographié des évènements majeurs dans le monde entier, notamment le conflit israélo-palestinien, la révolution yéménite, la guerre menée par les États-Unis en Irak et la guerre civile en Syrie. Il a également documenté les obsèques de l'ancien dirigeant palestinien Yasser Arafat et de l'ancien président sud-africain Nelson Mandela, ainsi que la capture de l'ancien président irakien Saddam Hussein. 

Son travail lui a valu de nombreux prix internationaux : en 2005 et 2013, par exemple, lui et ses équipes ont remporté le prix Pulitzer dans la catégorie Photographie d'actualité pour leur travail en Irak et en Syrie. En 2013 également, le Time Magazine l'a nommé meilleur photographe de presse de l'année. En 2017, sa photo intitulée « Syria: The Face of a Tormented Childhood » (Syrie : le visage d'une enfance tourmentée) a reçu le prix de la Photo de l'année de l'UNICEF et le prix spécial de Personnalité émergente de la photographie du prix international Hamdan bin Mohammed bin Rashid Al Maktoum International Photography Award.

Muhammed parcourt la planète entière. Il saisit ainsi les histoires individuelles de personnes vivant des évènements majeurs. Pourtant, sa carrière internationale a débuté le plus simplement du monde. « Je me suis passionné très tôt pour la photographie, en découvrant la magie de cet outil », raconte Muhammed. « Il suffit d'appuyer sur un bouton pour immortaliser un moment précis d'une scène sur un morceau de papier que nous gardons toute notre vie. »

Ressortissant jordanien né à Jérusalem en 1981, Muhammed est le fruit du conflit dans lequel il a grandi. « J'ai décidé d'étudier le journalisme et les sciences politiques pour allier ma passion et mon éducation, dans le but de parler des autres, de leur vie quotidienne et de leurs combats avec justesse. La meilleure façon de raconter une histoire, c'est d'en faire partie. »

L'ambassadeur Canon Muhammed Muheisen.

Lieu : Jordanie, Grèce, Pays-Bas
Domaine de spécialité : photojournalisme
Kit préféré : 
Canon EOS 5D Mark IV
Canon EF 35mm f/1.4L II USM
Dans un camp de réfugiés au nord d'Athènes, une jeune fille réfugiée dort à l'extérieur sous une moustiquaire pour échapper à la chaleur dans laquelle baigne la tente de sa famille.

« Je suis en Grèce depuis mai 2018, où je documente la vie quotidienne des réfugiés s'installant dans le pays », explique Muhammed. « Dans l'un des camps au nord de la capitale grecque, Anna Rahmoni, réfugiée afghane de 21 mois, dormait à l'extérieur sous une moustiquaire pour échapper à la chaleur dans laquelle baignait la tente de sa famille. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 35mm f/1.4L II USM à 1/500 s, f/1,4 et ISO50. © Muhammed Muheisen

Une réfugiée afghane de six ans près de la maison en terre de sa famille, dans la banlieue d'Islamabad, au Pakistan.

« Voici Laiba Hazrat, une réfugiée afghane de six ans dont j'ai réalisé le portrait en 2014 près de la maison en terre de sa famille, dans la banlieue d'Islamabad, au Pakistan », se souvient Muhammed. « J'ai vu Laiba et de nombreux autres enfants réfugiés afghans grandir devant mon objectif. Je voulais les montrer au monde avec leur prénom, leur âge, leurs espoirs et leurs rêves, pour que l'on se souvienne d'eux par leur prénom, pas seulement comme des réfugiés afghans. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 50mm f/1.2L USM à 1/640 s, f/1,2 et ISO50. © Muhammed Muheisen

Cette philosophie n'a jamais quitté Muhammed tout au long de sa carrière, surtout depuis 2015, lorsqu'il a créé la fondation Everyday Refugees Foundation. « Nous aidons les réfugiés ainsi que les personnes déplacées par la guerre, la pauvreté, les catastrophes naturelles et la discrimination dans différentes régions du monde, et j'en suis fier », affirme-t-il.

Le travail de Muhammed se concentre principalement sur la crise des réfugiés et met particulièrement en lumière les enfants, qui peuvent souvent se retrouver non accompagnés dans un pays étranger. « Les enfants occupent une place importante dans la plupart de mes photos. Pour moi ce sont eux les vraies victimes des conflits », regrette-t-il. « Les enfants du monde entier ont un même point commun : ils veulent s'amuser, rire et être heureux. Ils ne choisissent pas où ils naissent ni dans quelles circonstances. Ces images leur donnent la parole à grande échelle. »

Muhammed a réussi à combiner son amour de la photographie avec son intérêt insatiable pour les gens. Il fait partie de ces photographes dont l'art n'est plus seulement une carrière, mais un mode de vie. « À un certain moment, j'ai totalement suivi ma passion, autrement dit la photographie », confie-t-il. « Par ce biais, je cherche à aider les personnes qui posent pour moi. »

L'ancienne cité de Pétra en Jordanie.

« Je ressens une certaine nostalgie à chaque fois que je visite l'ancienne cité de Pétra en Jordanie ; c'est une scène qui mélange passé et présent dans un décor magique », confie Muhammed. « En tant que photographe, à chaque fois que je pose un pied dans cette cité antique, j'ai la même impression que lors de ma première visite : un moment du passé capturé dans le présent. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark IV équipé d'un objectif Canon EF 24mm f/1.4L II USM à 1/5000 s, f/1,4 et ISO50. © Muhammed Muheisen

Comment composez-vous vos photographies ?

« Je m'investis généralement pour en savoir plus sur les personnes et l'environnement, puis je passe du temps dans cet environnement pour devenir invisible, me fondre dans le paysage et gagner la confiance des gens. Une fois que j'y suis parvenu, j'essaie de repérer les moments de la vie quotidienne qui en disent long. C'est la qualité que je recherche dans ma photographie. Cela nécessite de la passion, de la patience et de l'engagement. »

 

Quels photographes vous influencent-ils le plus, et pourquoi ?

« Les photographies Sir Don McCullin m'ont toujours inspiré. Il a raconté de nombreuses histoires secrètes, réalisant des portraits empreints de dignité et se plaçant toujours du côté humain de chaque conflit. C'est un homme et un photographe exemplaire. »

 

Quel est votre rôle au sein de la fondation Everyday Refugees Foundation ?

« J'ai créé la fondation Everyday Refugees Foundation pour raconter des histoires, les partager avec le monde et aider les personnes forcées de tout laisser derrière elles pour trouver un lieu sûr où vivre. La photographie est le meilleur moyen pour y parvenir. »

 

Comment votre engagement au sein de la fondation Everyday Refugees Foundation a-t-il commencé ?

« Après avoir passé des années à voyager à travers le monde pour documenter les histoires des gens que je rencontrais, je me suis rendu compte que mon métier pouvait réveiller les consciences et faire évoluer les stéréotypes. »

 

Votre rôle en tant que photographe vous permet d'observer des situations sous de nombreuses perspectives. Êtes-vous plutôt optimiste ou pessimiste ?

« Je suis toujours optimiste, comme le prouve le thème de mes images : « un sourire au milieu des décombres ». J'introduis toujours un signe d'espoir, qui représente ma façon de voir le monde. Mon appareil photo est la meilleure façon de montrer cet espoir. »

Ce que je sais

Muhammed Muheisen

« La photographie est un outil très puissant pour créer un écho qui fait toute la différence. C'est ma passion. Je capture simplement des images avec mes yeux et mon cœur, je laisse l'appareil photo immortaliser ce moment et je le partage avec le monde entier. Je conseille à tous les passionnés de photographie de mettre leur art au service d'une bonne cause. Il ne s'agit jamais seulement d'une image : c'est une voix, c'est un témoignage et c'est un message qui vit pour toujours. »


Facebook : Muhammed Muheisen

Instagram : @mmuheisen

Twitter : @muheisen81

Site Web : www.muhammedmuheisen.com

L'équipement de Muhammed Muheisen

Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels

L'équipement de Muhammed Muheisen contenant ses appareils photo et objectifs Canon.

Appareil photo

Canon EOS 5D Mark IV

Conçu pour offrir des résultats exceptionnels dans toutes les situations, cet appareil photo polyvalent est magnifiquement bien pensé, capable de capturer chaque nuance, chaque couleur et chaque détail.

Objectifs

Canon EF 24mm f/1.4L II USM

Doté d'une ouverture maximale de f/1,4 et d'un angle de vue de 84°, cet objectif est le meilleur des objectifs grand angle à ouverture rapide. « Je préfère toujours être proche de mes sujets », explique Muhammed.

Canon EF 50mm f/1.2L USM

Grâce à son ouverture maximale incroyable de f/1,2, cet objectif offre des performances exceptionnelles en basse lumière, permettant un contrôle créatif précis de la mise au point et de la profondeur de champ. « Grâce à l'objectif 50 mm, les portraits que je réalise reflètent la vie de mes sujets dans leurs yeux et sur leur peau », affirme Muhammed.

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