« J'adore ce que l'on ressent lorsque l'on retouche une image et que l'on a l'impression d'avoir fini », affirme Lorenz Holder, photographe d'action et d'aventure. « On prend une pause pour souffler un peu, on revient pour voir son écran d'ordinateur et on se dit « C'est un peu riche en couleurs ! » On voit immédiatement que c'est excessif ».
Lorenz est l'un des jurés du Redline Challenge, un défi qui invite les photographes du monde entier à repousser les limites de leur créativité et de leur savoir-faire technique en explorant la relation entre la lumière et l'obscurité. En outre, il parrainera le vainqueur sur un projet de photographie personnel.
La date limite d'inscription approchant à grands pas, nous avons contacté Lorenz pour obtenir ses conseils sur la manière de sélectionner des clichés pour le Redline Challenge et de les préparer pour la soumission.
ARTICLE
Redline Challenge : préparer vos images en vue de la soumission
Présélectionner ses images
Vous avez bâti un corpus d'images riche et diversifié qui répond aux critères du thème « la lumière dans l'obscurité » du Redline Challenge. Comment limiter sa sélection à 20 clichés, c'est-à-dire le nombre de clichés maximum par personne ?
Même s'il est compliqué de choisir la meilleure photo, Lorenz pense que trois est un chiffre magique. « Que vous rentriez d'une prise de vue ou d'une séance photo avec 20, 50 ou 100 clichés, choisissez vos trois préférées (celles qui sortent vraiment du lot), pas plus ».
Selon Lorenz, la première étape de la présélection consiste à naviguer entre les images et à éliminer celles qui ne nous plaisent pas. « Ensuite je commencerais à attribuer des notes aux images dans Adobe® Photoshop® Lightroom®. Au départ, j'attribuerais une étoile aux clichés ayant un certain potentiel. J'y retournerais ensuite pour attribuer deux étoiles aux meilleures images, et ainsi de suite jusqu'à cinq étoiles. Arrivé à cinq étoiles, je n'aurais déjà plus qu'une, deux ou trois images ».
Et comment sauriez-vous quelle image est la grande gagnante ? Pour Lorenz, c'est l'image qui induit une réaction difficile à décrire, mais qui laisse peu de place au doute. « Il faut que je regarde l'image et que je me dise : « Ouah, c'est incroyable. Je veux la voir au mur »
« C'est l'impression globale qui compte », poursuit-il. « Bien entendu, si la composition n'est pas bonne, l'impression globale est compromise. Si les aspects techniques ne sont pas au rendez-vous, cela affecte également l'impression globale. Tous les facteurs s'associent pour influer sur votre sélection. En tant que juré, je veux regarder une image et être impressionné. Et pour m'impressionner, je pense que vous devez faire preuve de créativité, soigner la composition et comprendre les aspects techniques de votre appareil ».
Relevez le Redline Challenge
Retoucher les images
Les images présentées lors du Redline Challenge doivent respecter les règles du concours et ne pas être manipulées en aval pour répondre aux critères de « la lumière dans l'obscurité ». Mais cela ne doit pas vous dissuader de tirer le meilleur parti de vos clichés en utilisant un logiciel de retouches tel que Digital Photo Professional (DPP) de Canon ou Adobe Lightroom.
S'agissant des retouches, Lorenz pense que plus c'est simple, mieux c'est. « Quand je regarde des images, je me dis souvent que le photographe a abusé du curseur de clarté, par exemple. Un peu comme il y a dix ans, lorsque tout le monde abusait de la HDR jusqu'à ce que plus rien n'ait l'air naturel. Le curseur de clarté est un outil très intéressant, mais il ne faut pas en abuser ».
Pour l'exposition aussi, il est préférable de faire preuve de subtilité dans ses réglages. On peut être tenté d'éclaircir un peu les ombres pour exposer davantage de détails dans un cliché pris la nuit, par exemple, mais cela peut aussi révéler davantage de bruit.
« Pour y remédier, on peut appliquer un peu de réduction du bruit », explique Lorenz. « Ces outils se sont tellement améliorés ces dernières années que l'on peut développer une image très nette même lorsque l'ISO utilisé pour prendre la photo est élevé ».
Si vous prenez vos photos en milieu urbain, vous aurez affaire à une vaste gamme de sources de lumière, d'un crépuscule bleuté à des enseignes en néon en passant par des intérieurs chauds éclairés au tungstène. On peut utiliser un logiciel de retouches pour atténuer une couleur dominante grâce à l'outil de réglage de la balance des blancs, mais il est plus difficile de traiter les mélanges de lumières. Pour contourner ce problème, Lorenz recommande de régler le point blanc en fonction de la source de lumière principale.
6 façons d'exploiter au mieux vos photos à l'aide de DPP
« Par exemple, si vous photographiez un modèle dans une scène éclairée par des éclairages publics orange mais qu'il est directement éclairé par la lumière bleutée d'une vitrine, vous pouvez régler la balance des blancs pour neutraliser la lumière bleutée principale. Mais vous pouvez également vous amuser avec la balance des blancs, par exemple en la réglant tout à fait en bas de la plage de températures de couleurs pour obtenir une ambiance froide et plus industrielle ».
« Lorsqu'il y a une vraie différence entre les couleurs à cause de la diversité des sources de lumière et que l'image semble déséquilibrée, il m'arrive de convertir l'image vers le noir et blanc ou de réduire énormément la saturation avant d'y appliquer un ton chaud ou froid », ajoute Lorenz. « Cela aide à la remettre un peu dans l'ordre ».
Bien entendu, si vous avez l'intention d'obtenir une image très nette, le résultat doit être très net. Mais pour obtenir un look naturel, évitez de trop affiner les photos dans le logiciel. « Je n'affine jamais les images lorsque je les retouche dans Adobe Lightroom », explique Lorenz. « Je le fais plus tard, par exemple lorsque je produis une impression, car il faut alors affiner l'image en fonction du format à imprimer. Mais au bout du compte, c'est une affaire de goût personnel, même si je dirais là aussi que plus l'affinage est simple, mieux c'est ».
Le lieu où vous retouchez vos images et même l'heure de la journée peuvent avoir un effet sur le résultat final. Si vous n'avez pas d'espace de travail spécifique pour les retouches, avec un éclairage stable et des murs aux couleurs neutres, Lorenz vous conseille de travailler sur plusieurs versions de vos images.
« Il m'arrive de créer dix versions différentes de mon image préférée. Je fais une première version le matin, une après le déjeuner, une troisième le soir etc. Ensuite, je les compare.
« Sur toutes ces versions retouchées avec différents étalonnages, il y en a généralement une qui correspond exactement à ce que vous imaginiez, et vous pouvez la sélectionner pour lui appliquer encore quelques retouches. Bien entendu, cette technique est valable uniquement lorsque vous travaillez sur une quantité limitée d'images. Ce n'est pas une bonne idée de le faire sur des séries de 100 photos, par exemple ».
Soumettre vos meilleures photos
Je vous conseille de vous accorder un peu de temps pour respirer, entre les retouches et la soumission de vos images pour le Redline Challenge. Vous serez mieux à même de confirmer vos décisions ou de détecter les éléments à modifier si vous passez en revue votre sélection à tête reposée, à un jour ou même une semaine d'intervalle.
Il peut également s'avérer utile d'imprimer ses photos plutôt que de les regarder sur un écran d'ordinateur. Avoir une photo imprimée dans la main vous offre un point de vue différent sur une image et vous permet de repérer plus facilement les éléments gênants que vous n'aviez pas remarqués à l'écran. Essayez de regarder les photos à l'envers et en miroir pour mieux comprendre la balance et la composition.
« À ce stade, vous pourriez demander à un ami qu'il vous donne son avis sur vos images », suggère Lorenz. « Mais ne lui racontez pas l'histoire qui se cache derrière la photo !
« Une fois, j'avais attendu six ou sept heures sous la neige en Finlande », continue-t-il. « J'étais frigorifié. Je suis revenu en disant que j'avais pris un cliché extrêmement cool, mais tous ceux à qui je l'ai montré m'ont dit qu'il était bien, mais sans plus ! Les gens ont tendance à apprécier davantage une image s'ils savent que vous avez dû vous battre pour l'obtenir, que l'image soit bonne ou non.
« Le jury du Redline Challenge ne verra pas les sommes d'énergie que les photographes auront déployées pour prendre leurs photos. Je vous recommande vraiment de vous faire aider d'un ami qui pourra donner son avis impartial sur vos images avant la soumission ».
Le dernier conseil de Lorenz est de ne pas soumettre deux images quasiment identiques. « J'ai eu ce problème une fois lors d'un concours. J'ai soumis deux clichés similaires parce que je me suis dit qu'ils étaient tous les deux intéressants. Mais les jurés se sont demandé pourquoi je n'avais pu me décider sur le cliché à présenter. Un photographe doit pouvoir faire une sélection.
« Cette fois, je suis à la place des jurés, donc je préfère que ce soit vous qui fassiez une sélection plutôt que moi ! »
• Adobe, Lightroom et Photoshop sont des marques déposées ou des marques commerciales d'Adobe aux États-Unis et/ou dans d'autres pays.
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