Adam Trzcionka

« La photographie me semblait inspirante et facile », raconte le polonais Adam Trzcionka, qui se rêvait journaliste avant de devenir photographe de mariage. « Plutôt que d'écrire pendant des heures, je n'avais qu'à appuyer sur un bouton pour obtenir une image finie. Pour la première partie, j'avais raison. Pour la seconde, en revanche, j'avais tort. »

Le parcours d'Adam dans le monde de la photographie n'a sans doute rien de conventionnel. De la rédaction d'articles sur des évènements à leur capture à travers un appareil photo, il a tiré un trait sur son passé de journaliste, mais pas sur son talent à narrer des histoires passionnantes. Le photographe de Cracovie, dont le travail façon documentaire est empreint de sincérité et de nuances poétiques, a su cultiver son propre style qui permet non seulement de raconter une histoire au spectateur, mais aussi de la lui faire ressentir. « Tout ce que je photographie suscite en moi une grande émotion, je mets tellement de cœur dans chaque cliché que je n'ai jamais eu le sentiment d'être surmené », déclare-t-il.

Après avoir économisé suffisamment d'argent pour acheter son premier appareil photo, Adam a fait preuve d'une grande détermination. « Au début, je photographiais tout ce que je jugeais intéressant », explique-t-il. « C'est toujours le cas aujourd'hui, mais je suis mieux équipé et bien plus compétent. » Aujourd'hui, Adam utilise deux configurations d'appareil photo pour réaliser une séance photo de mariage : un Canon EOS R3 associé à un objectif Canon RF 28-70mm F2L USM, et un EOS R6 Mark II équipé d'un objectif Canon RF 50mm F1.2L USM ou RF 85mm F1.2L USM.

« Je regarde le travail du début de ma carrière avec un peu de gêne », reconnait-il. « Ce ne sont pas de très bonnes photos. Néanmoins, j'ai simplement décidé de devenir le meilleur photographe possible et de travailler dur. Même après 15 ans d'activité, je continue à travailler dur pour y parvenir, car on ne cesse jamais d'apprendre.

« Pour moi, photographier des mariages est une formidable aventure ; cela donne un sens à ma vie et chaque union est une véritable bénédiction. C'est un métier merveilleux. Alors, quand d'anciens clients me confient que mes photos sont devenues encore plus précieuses pour eux, il n'y a rien de plus gratifiant au monde. »

Que faites-vous pour perfectionner vos compétences en photographie ?

« J'essaie de me rendre en ville aussi souvent que possible pour m'exercer à la photographie urbaine et développer mes capacités visuelles. Progresser dans la photographie demande de la pratique. On n'apprend pas en regardant des vidéos sur les réseaux sociaux. La photographie fait partie de moi. Je lis et écume les sites Web comme Magnum Photos pour trouver l'inspiration au-delà du monde de la photographie de mariage. »

Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans ce domaine ?

« Il m'est arrivé de devoir photographier un mariage entier sans flash à cause des problèmes de santé du marié, alors que nous étions en plein automne dans un lieu très peu éclairé. À une autre occasion, j'ai photographié un mariage en montagne et j'ai dû grimper pendant trois heures pour atteindre le lieu de la cérémonie avec un sac à dos rempli d'équipements. Bien souvent, hormis le manque de temps, le principal défi est la foule d'invités armés de smartphones au milieu desquels il faut se frayer un chemin ; c'est dans l'air du temps. Parfois, mes clients sont des collègues photographes, les exigences sont alors bien différentes. »

Qu'est-ce qu'une bonne photo de mariage ?

« Une photo qui ne laisse personne de marbre. À mes yeux, elle doit mettre en avant quatre éléments clés : le moment, le cadre, la composition et l'esthétique. Ce qui compte avant tout, ce sont les personnes et les relations qu'elles entretiennent entre elles, et vous devez pouvoir les retranscrire. Les lieux exotiques et les arrière-plans spectaculaires ne suffisent pas. Je préfère privilégier l'intimité, la rencontre de deux personnes et les sentiments qui les animent. »

Comment vous préparez-vous généralement pour un mariage ?

« Les préparatifs sont un véritable rituel pour moi : je charge les batteries, je vérifie les cartes mémoire et je nettoie les objectifs. Je m'assure de ne rien oublier. Pour ce qui est de mon état d'esprit, j'essaie de ne pas partir avec des idées ou des schémas préconçus. Je préfère laisser libre cours à l'improvisation et à l'interprétation. Je n'ai pas de moodboards, d'aide-mémoires ou d'idées de prises de vue et de cadres déjà prêts. Même si au début de ma carrière, je travaillais de cette façon. Aujourd'hui, je me fie davantage à mon intuition et à moi-même. Cela me permet de créer chaque fois des photos différentes, même si elles ont certains éléments en commun. C'est justement la raison pour laquelle mes clients me sollicitent. »

« À mes débuts, même la veille d'un mariage ou d'une séance photo, je savais déjà quel type de clichés j'allais prendre. Je créais des photographies très prévisibles et schématiques parce que je disposais, configurais et contrôlais tous les éléments à ma disposition. Puis, je suis tombé amoureux du style documentaire et je me suis affranchi de ce mode de travail. J'ai aussi arrêté de croire que la netteté était le critère le plus important et je me suis rendu compte que le bruit pouvait apporter une touche raffinée. Aujourd'hui, je sais que toutes les erreurs que j'ai commises m'ont été utiles. J'ai surtout compris la nécessité de miser sur mes compétences et mon savoir-faire plutôt que de compter sur les astuces et les tendances. Celles-ci vont et viennent, tandis que votre instinct inné et affûté, lui, ne vous quitte jamais et transparaît dans vos photos. »

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