Aïda Muluneh

Un portrait de la tête et des épaules d'une femme, recouverte de peinture corporelle blanche, avec des mains peintes en rouge tenant son visage.

L'ambassadrice Canon Aïda Muluneh raconte comment elle a été motivée par le désir de changer la façon dont le monde perçoit l'Afrique. Pour elle, cette image intitulée « Inferno » est faite d'histoire : « Pas seulement l'histoire nationale, mais aussi une histoire personnelle. Une histoire d'exil, d'effusion de sang, de perte, de deuil, d'amertume, d'ailes arrachées et de cœurs brisés. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III (remplacé par le modèle Canon EOS 5D Mark IV) équipé d'un objectif Canon EF 24-105mm f/4L IS USM (remplacé par le modèle Canon EF 24-105mm f/4L IS II USM) à 105 mm, 1/60 s, f/8 et ISO 100. © Aïda Muluneh

Aida Muluneh, photographe éthiopienne et ambassadrice Canon, est la fondatrice et la directrice d'Addis Foto Fest, le premier festival international de photographie en Afrique de l'Est. Elle est également une artiste renommée, dont les collections permanentes sont conservées au Musée national d'art africain de la Smithsonian Institution et au Museum of Modern Art (MoMA).

Animée par le désir de changer la façon dont le monde voit l'Afrique, la photojournaliste et photographe de beaux-arts réalise non seulement ses propres œuvres, mais elle forme et soutient également de nouveaux photographes. « Je me penche sur l'impact de la représentation faussée de l'Afrique à laquelle la photographie a contribué, sur la façon dont mon continent est perçu et sur la façon dont les personnes de couleur ont souvent été marginalisées par le regard étranger à l'échelle mondiale », explique Aïda. « Je ne cherche pas à sauver le monde, mais simplement à apporter ma contribution pour lutter contre le manque de diversité dans le monde de la photographie, et contre les stéréotypes négatifs que cela propage. »

Un portrait de l'ambassadrice Canon Aïda Muluneh.
Lieu de résidence : Addis-Abeba, Éthiopie
Domaines de spécialité : beaux-arts, photojournalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark IV
Canon EF 70-200mm f/2.8L IS II USM (désormais remplacé par le Canon EF 70-200mm f/2.8L IS III USM

Née en Éthiopie en 1974, Aïda a quitté le pays très jeune. Elle a passé son enfance au Yémen et à Chypre puis s'est installée au Canada en 1985 où elle a commencé à s'intéresser à la photographie au lycée. Après ses études à l'Université Howard de Washington D.C., dont elle est sortie diplômée en 2000 avec une spécialisation en cinéma, Aïda est devenue photojournaliste pour le Washington Post. Dans les années qui ont suivi, elle a consacré son temps libre à travailler sur des projets personnels et à explorer différents genres de photographie. En 2004, une sélection de ses œuvres a été acquise par la collection permanente du Musée national d'art africain de la Smithsonian Institution. « J'ai découvert un nouveau langage visuel qui m'a donné la liberté d'explorer une multitude de sujets qu'il m'était impossible d'approfondir à travers le photojournalisme », raconte-t-elle.

Une femme au visage peint et portant des vêtements traditionnels éthiopiens pose devant trois paniers tressés.

Pour réaliser ce cliché, intitulé « City Life », Aïda a été inspirée par les femmes originaires des régions rurales d'Éthiopie qui viennent chercher du travail à Addis-Abeba en tant que domestiques. « Elles proviennent d'une culture traditionnelle qui a peu à peu disparu en ville », explique-t-elle. « Peu importe notre rapport individuel à la modernité, notre héritage subsiste, même relégué au second plan. Cela est symbolisé par les paniers tressés qui composent l'arrière-plan de cette image. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 70-200mm f/2.8L IS II USM à 105 mm, 1/10 s, f/2.8 et ISO 800. © Aïda Muluneh

Une femme en tenue vietnamienne avec le visage peint en blanc se tient derrière une maquette représentant du feu, devant un décor de plantes et de feuilles blanches.

Cette œuvre, créée pour l'Exposition du prix Nobel de la paix 2020, intitulée The Rain of Fire (La pluie de feu), puise son inspiration dans les souffrances causées par la guerre du Vietnam. Les défoliants chimiques utilisés par les États-Unis n'ont pas seulement dépouillé les arbres, ils ont aussi détruit les cultures et ont eu un impact à long terme sur la santé du peuple vietnamien. Photo prise avec un Canon EOS R5 équipé d'un objectif Canon RF 24-105mm F4L IS USM à 70 mm, 1/125 s, f/11 et ISO 200. © Aïda Muluneh

En 2007, la créativité inédite d'Aïda lui a valu un premier trophée : le Prix de l'Union européenne à la biennale des Rencontres africaines de la photographie à Bamako, au Mali. « Mon travail constitue un journal visuel de mes expériences et de ma réflexion au fil des années, d'où mon choix du portrait : c'est une exploration de différents sujets à travers chaque modèle », nous dit-elle. « Je veux partager des récits humanistes, trouver les éléments qui rapprochent plutôt qu'ils créent des différences, et partager une perspective qui interroge notre propre humilité, quelles que soient nos origines. » Aïda a connu un succès supplémentaire en 2010, lorsqu'elle a été déclarée lauréate du Prix international de la photographie du CRAF à Spilimbergo, en Italie.

Plus tard dans l'année, Aïda a publié le livre Ethiopia: Past/Forward (Éthiopie : avant/après), et a lancé l'Addis Foto Fest, le premier festival international de photographie en Afrique de l'Est, qui se tient tous les deux ans à Addis-Abeba, en Éthiopie. « Je suis si fière de ce festival », raconte-t-elle. « J'enseigne la photographie depuis 2008, mais j'ai pris conscience qu'il ne s'agissait pas seulement d'apprendre à photographier mais aussi d'enseigner à ma communauté, à travers ce festival, l'application et les perspectives de la photographie. Au fil des années, j'ai commencé à comprendre que si nous voulons changer la façon dont le monde perçoit l'Afrique, nous devons développer de nouveaux talents africains par le biais de l'éducation. »

Une femme, coiffée d'une imposante coupe afro, se tient de profil avec le visage peint en bleu et une robe rouge.

Cette image, intitulée « Strength in Honour », a été inspirée par des images d'archives de l'Éthiopie, découvertes par Aïda alors qu'elle organisait le festival Addis Foto Fest à Addis-Abeba. « J'ai été frappée par leur allure majestueuse, et leurs sublimes coiffures afro », explique-t-elle. « Cela renvoie à une période de l'Afrique emplie d'histoire, de culture, de fierté et de dignité. De nos jours, ce sont le conflit, la guerre, la famine qui composent les principales images du continent qui nous sont présentées : les stéréotypes habituels, qui font abstraction de la complexité de notre société. » Photo prise avec un Canon EOS 5D Mark III équipé d'un objectif Canon EF 70-200mm f/2.8L IS II USM à 1/125 s, f/4 et ISO 100. © Aïda Muluneh

En plus de la Smithsonian Institution, Aïda, qui est maintenant retournée vivre en Éthiopie, a vu ses œuvres exposées dans le monde entier, dont au MoMA à New York, et présentées dans des publications majeures, telles que le New York Times et le magazine Elle, et à la télévision, notamment à la BBC.

En 2019, Aïda est devenue la première femme noire co-commissaire de l'Exposition du prix Nobel de la paix. Elle a créé elle-même dix œuvres pour l'édition 2020. Le prix Nobel de la paix 2020 a été décerné au Programme alimentaire mondial, et les photos d'Aïda ont servi à montrer la façon dont la faim a été utilisée comme arme de guerre à travers l'histoire.

Quelles sont vos techniques de travail habituelles ?

« Je photographie souvent en f/11, 1/125 s et ISO 100. J'utilise principalement des éclairages plats pour mettre en valeur l'élément graphique de la pièce, et j'efface toutes les ombres, sauf si elles sont intentionnelles. J'ai expérimenté à la fois avec l'éclairage de studio et la lumière naturelle, mais l'élément clé est de maintenir ces réglages afin d'aplatir l'image. »


En quoi votre travail d'artiste vous aide en tant que photographe ?

« J'ai été photographe en premier, et j'ai utilisé la photographie en tant qu'outil d'expression personnelle. Une grande partie de mon inspiration est basée sur mes différents projets de photojournalisme. Les deux domaines s'inspirent l'un de l'autre. »


Qu'essayez-vous de créer avec vos œuvres de beaux-arts ?

« Je cherche à créer des images qui peuvent être comprises, ou au moins entraîner une réflexion chez le spectateur, qu'importe sa classe sociale, son origine géographique ou son niveau d'éducation. Je ne suis pas le type de photographe qui théorise à outrance sur mon processus ou mon travail : si je ne parviens pas à créer un lien avec mon public, alors mon objectif n'a aucun intérêt. »


Comment dirigez-vous vos sujets ?

« Sur tous mes clichés, je maintiens un langage visuel uniforme. Je travaille souvent avec les mêmes modèles, et établir une relation avec elles est fondamental à la mise en scène. Par conséquent, mes méthodes évoluent en fonction de ma relation avec les modèles. »


Qu'envisagez-vous pour la suite de votre carrière de photographe ?

« En tant que titulaire d'un diplôme en cinéma de l'Université Howard, mon objectif ultime est de renouer avec mes racines et me pencher vers la réalisation. À chaque étape de ma carrière, mon objectif principal est d'expérimenter avec les images, fixes ou en mouvement. »

Ce que je sais

Aïda Muluneh


« Les photographes débutants sont souvent impatients de se lancer dans la photographie de beaux-arts, alors qu'il est essentiel qu'ils développent tout d'abord leurs compétences narratives. J'ai commencé ma carrière en tant que photojournaliste, et il était important pour moi de savoir définir en premier lieu l'objectif de mon travail de photographe. Par la suite, lorsque j'ai commencé à travailler en studio, les compétences que j'avais acquises après des années de photojournalisme sont indéniablement devenues la base de mes projets artistiques. C'est pourquoi vous devez tout d'abord développer vos compétences techniques avant de trouver votre propre style. »

Instagram :@aidamuluneh
Twitter :@aidamuluneh
Site Web :www.aidamuluneh.com

L'équipement d'Aïda Muluneh

Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels

Équipement d'Aïda Muluneh contenant des appareils photo, des objectifs et des accessoires Canon.

Appareils

Canon EOS R5

Oubliez ce que vous savez sur les appareils photo hybrides. Les excellentes performances de l'EOS R5 vont révolutionner votre façon de photographier et de filmer.

Canon EOS 5D Mark IV

Le dernier-né de la très prisée série 5D est un appareil photo adapté à toutes les occasions grâce à ses nombreuses innovations, telles que la technologie Dual Pixel RAW et la vidéo 4K. « C'est un excellent appareil photo qui convient à la fois à mon travail de photojournalisme et aux séances photo en studio. En outre, il est incroyablement résistant », confie Aïda.

Objectifs

Canon RF 50mm F1.2L USM

Cet objectif RF redéfinit les normes en matière de performances photographiques : il offre une netteté exceptionnelle, un haut niveau de contrôle créatif et des performances remarquables en basse lumière.

Canon EF 70-200mm f/2.8L IS III USM

Le successeur de l'objectif Canon EF 70-200mm f/2.8L IS II privilégié par Aïda. « Je réalise la majeure partie de mon travail avec l'objectif 70-200mm. Sa qualité exceptionnelle est parfaitement reproduite sur les impressions », explique Aïda.

Canon TS-E 50mm f/2.8L Macro

Cet objectif à bascule et décentrement permet de contrôler la perspective et la profondeur de champ grâce à des mouvements minutieusement étalonnés, à une ingénierie optique exceptionnelle et à des objectifs en verre moulé haute précision garantissant une faible distorsion, une définition extraordinaire d'un bord à l'autre et un rapport macro de 1:2.

Accessoires

Canon Speedlite 600EX II-RT

Le Speedlite 600EX II-RT est conçu pour prendre en charge des cadences d'image élevées et fonctionne dans les situations extrêmes. Utilisé indépendamment de l'appareil photo ou dans la griffe porte flash, sa polyvalence vous offre un contrôle total de l'éclairage.

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EOS R6