PROFIL

Marcel Mettelsiefen

Une fille est agenouillée près d'une fenêtre ouverte et regarde dehors, tenant un oreiller à motifs entre ses mains.

L'Ambassadeur Canon Marcel Mettelsiefen a travaillé comme photojournaliste avant de se lancer dans la réalisation de films documentaires. Son court métrage nominé aux Oscars 'Watani: My Homeland' a suivi une famille syrienne alors qu'elle fuyait Alep avant d'entamer une nouvelle vie en Allemagne. © Marcel Mettelsiefen

L'Ambassadeur Canon Marcel Mettelsiefen est un réalisateur lauréat des BAFTA et des Emmy Awards. Son film de 76 minutes, 'Watani: My Homeland', qui suit une famille alors qu'elle échappe à la guerre civile syrienne et s'installe en Allemagne, lui a valu une nomination aux Oscars en 2016 dans la catégorie Meilleur court métrage documentaire.

Ces prestigieuses distinctions sont une reconnaissance méritée pour une carrière consacrée au reportage sur les conflits et à la réalisation de films documentaires. Mais il a failli prendre un tout autre chemin. Marcel avait l'intention de devenir médecin lorsqu'en 1999 son meilleur ami lui a demandé s'il aimerait lancer Zenith, un magazine sur le Moyen-Orient.

« J'avais le temps et j'adorais parcourir le monde. Alors, lorsqu'il m'a fait cette proposition, j'ai dit oui », se souvient Marcel. « Je ne m'étais jamais intéressé à la photographie jusqu'à ce que je lance Zenith et que je réalise que je voulais me familiariser un peu plus avec cet outil pour travailler sur le magazine. »

Même s'il appréciait les nouveaux défis, Marcel n'avait pas encore perdu de vue son rêve de devenir médecin. Mais une opportunité fortuite l'a amené à développer davantage ses talents de photographe.

« En attendant d'être accepté à la faculté de médecine de Berlin, j'ai effectué un stage de photographe chez AP (Associated Press) à Jérusalem », se souvient-il. « Lorsque la deuxième intifada a éclaté à la fin de l'année 2000, j'ai été embauché comme photojournaliste indépendant et je me suis rendu en Israël. »

Le stage chez AP lui a apporté une nouvelle source de revenus et l'a incité à orienter sa carrière vers le photojournalisme : il couvrait les zones de conflit. Entre 2000 et 2004, Marcel a travaillé comme photojournaliste indépendant en Israël, en Palestine, en Afghanistan, en Irak et en Haïti ; il étudiait la politique pour étayer ses propos. Mais en 2004, une expérience traumatisante l'a poussé à reconsidérer ce nouveau choix de carrière.

Portrait du cinéaste et Ambassadeur Canon Marcel Mettelsiefen.

Lieu : Barcelone, Espagne
Domaine de prédilection : réalisation de films documentaires
Kit préféré :
Canon EOS C300 Mark III
Canon EF 35mm f/2 IS USM

« Nous nous sommes retrouvés dans un incroyable conflit en Haïti où huit photographes ont été pris en embuscade et seuls quatre ont survécu », raconte-t-il. « J'ai ensuite décidé de rentrer pour étudier la médecine. »

Un homme vêtu d'un épais manteau noir, la capuche relevée, debout à côté d'une caméra cinéma Canon, ajustant l'objectif. Debout à côté de lui, un homme vêtu d'une veste de camouflage et d'un foulard, regarde la caméra.

Marcel travaille sur un projet à propos des talibans en Afghanistan depuis 2020. © Marcel Mettelsiefen

Marcel entame ses études cette année-là à Berlin. Il subvenait à ses besoins en travaillant comme photographe de mode indépendant. Après cinq ans et demi de stage, il profite de sa pause estivale pour retourner en Afghanistan avec une ONG. Le voyage devait durer deux semaines, mais il y est finalement resté 18 mois.

Marcel a recommencé à travailler comme photojournaliste. Il vendait des images à des publications bénéficiant d'une diffusion mondiale, dont le magazine Stern. Lors de l'été 2011, il quitte l'Afghanistan avec un groupe de photojournalistes et se rend en Syrie pour couvrir le printemps arabe. « Je suis allé en Syrie sous couverture' », explique-t-il. « J'ai dû entrer dans le pays en tant que médecin, parce que ce n'était pas possible en tant que journaliste. »

En se faisant passer pour un médecin, Marcel ne pouvait pas emporter son kit de photographie professionnelle. « Je n'ai pris que mon téléphone et un petit caméscope à 500 € », raconte-t-il. « Au cours de ce voyage, je me suis orienté vers la réalisation et je ne suis jamais retourné à la photographie. Même avec un appareil vidéo d'entrée de gamme, Marcel se souvient que « la réalisation de films s'inscrivait dans la continuité de ce que je faisais, mais avec un outil beaucoup plus développé pour travailler. »

Assise sur le siège de la banquette arrière d'une voiture, une femme tient son jeune enfant dans ses bras. Par la fenêtre, on peut distinguer une autoroute pluvieuse.

Marcel travaillait déjà en Syrie lorsque la guerre s'est aggravée, et la famille avec laquelle il se trouvait a décidé de quitter le pays. © Marcel Mettelsiefen

Silhouette d'une femme dansant sur la plage après le coucher du soleil, les bras levés au-dessus de la tête.

Son court métrage 'Watani: My Homeland' a été filmé sur trois ans et nominé pour un Oscar après que Marcel a découvert l'existence de la catégorie Meilleur court métrage documentaire et décidé de le soumettre. © Marcel Mettelsiefen

Marcel avait appris à se concentrer sur l'émotion tout en présentant les complexités de la guerre en tant que photographe, mais le métier de cinéaste offrait selon lui davantage d'opportunités. Après cette réorientation, il a mis à niveau son kit pour réaliser des films.

« J'ai acheté un Canon EOS C300 (désormais remplacé par le modèle Canon EOS C300 Mark III) lorsque j'ai commencé à devenir plus ambitieux et que je l'ai utilisé avec mes objectifs à focale fixe. J'ai alors découvert un tout autre univers. Pouvoir raconter une histoire poignante avec une approche cinématographique a considérablement enrichi l'expérience », confie-t-il. Les reportages de Marcel en Syrie ont été diffusés par Channel 4, PBS, CNN, Al Jazeera et Canal+.

Afin de créer l'intimité qui définit son travail documentaire, Marcel travaille seul. « La puissance de cet équipement vous permet de réaliser des choses qui n'auraient pas été possibles il y a 20 ans », explique-t-il. Ses nombreuses et prestigieuses récompenses témoignent de la qualité cinématographique de son travail, mais au cœur de tout cela réside une profonde empathie et un lien étroit avec ses sujets.

« Il m'arrive de suivre mes personnages pendant deux ou trois ans. Je dois m'immiscer dans leur vie et donner une partie de moi-même afin de recevoir. C'est cet échange humain qui rend mon métier très intéressant », conclut-il.

Ci-dessous se trouve la bande démo du travail de Marcel.

Avertissement : cette vidéo contient des séquences choquantes pour certains spectateurs.

Quel souvenir marquant gardez-vous de l'époque où vous couvriez le Printemps arabe et la guerre civile syrienne ?

« Je me suis rendu en Syrie environ 25 fois, l'accumulation d'horreurs est indicible. J'ai vu des amis mourir là-bas, et même si j'ai essayé de ne pas me focaliser là-dessus, ce souvenir reste gravé ; tout comme l'incrédulité face à la manière dont ce soulèvement pacifique a dégénéré en une terrible guerre civile. J'ai décidé de ne pas y retourner en 2014 ni en 2015. J'y ai laissé des plumes. Je pense qu'un photographe qui couvre un conflit n'en sort pas indemne. Ce ne sont pas les moments sur le terrain, mais ceux à la maison qui sont difficiles. »



Qu'est-ce qui vous a motivé au cours de votre séjour ?

« Je ne vais pas dans les zones de guerre pour rechercher le danger. Les pays où tout est sens dessus dessous m'ont toujours intéressé. Je vois le pire, mais aussi le meilleur de l'humanité. Je me sens privilégié d'avoir pu voir l'histoire évoluer sous mes yeux, et c'est tout simplement incroyable lorsque vous vous intéressez à la politique. »



En 1999, vous avez co-fondé Zenith. Quelles étaient vos attentes pour le magazine, vos ambitions ont-elles changé depuis ?

« Je me suis lancé là-dedans parce que mon ami étudiait l'arabe. Nous voyagions ensemble, j'ai donc accepté de l'aider. Ce magazine est devenu le plus important au sujet du Moyen-Orient en Europe. Au départ, le magazine était mensuel, puis bimestriel, avant de devenir trimestriel. Tous les médias rencontrent des difficultés, mais nous essayons de conserver les magazines imprimés trimestriels tout en publiant le contenu en ligne. Il est désormais publié en trois langues : arabe, anglais et allemand. »



Vous avez remporté de nombreux prix. Quel est celui dont vous êtes le plus fier ?

« Le seul prix auquel j'ai postulé était les Oscars. C'est celui dont je suis le plus fier. Je travaillais sur le montage de 'Watani: My Homeland' lorsque j'ai allumé la télévision pour regarder les Oscars. Je n'avais jamais regardé cette émission auparavant, mais l'un de mes amis avait été nominé et je voulais voir s'il allait gagner. Je n'avais alors pas réalisé que Meilleur court métrage documentaire était une catégorie, mais lorsque je l'ai découvert, je me suis dit : 'Peut-être que je devrais faire ça !' J'ai beaucoup appris sur le secteur grâce à ma candidature et cela m'a ouvert de nombreuses portes. »



Quels conseils donneriez-vous à quelqu'un qui voudrait suivre votre exemple ?

« Il y a beaucoup de jeunes journalistes qui cherchent à se faire un nom ; mon conseil serait d'essayer de comprendre le rôle qu'ils jouent. Dans un monde saturé d'informations, je suis en mesure, grâce au documentaire spécialisé, de créer une œuvre à laquelle les gens peuvent s'identifier et qu'ils peuvent comprendre. Bien que l'on puisse se sentir très peu concerné par les zones de guerre, nous sommes liés par des sujets communs, et c'est ce que je souhaite montrer. »

Ce que je sais

Marcel Mettelsiefen

« C'est votre talent qui vous offre des opportunités. Dans les carrières scientifiques ou médicales, vous gravissez les échelons en suivant un processus bien défini. Mais dans le domaine de la photographie et de la réalisation, si vous pouvez proposer un travail de qualité, vous avez la possibilité d'ouvrir des portes et de prendre un raccourci vers le sommet. »

Site Web :https://moondogsfilms.com/

Les indispensables de Marcel Mettelsiefen

Le kit utilisé par les photographes professionnels

Le réalisateur de documentaires Marcel Mettelsiefen tenant une caméra Canon.

Appareils

Canon EOS C300 Mark III

Le modèle nouvelle génération intègre le capteur Canon DGO 4K Super 35 mm avec la fonctionnalité de ralenti 4K 120p, la plage dynamique étendue et l'autofocus CMOS Dual Pixel dans le même boîtier que le modèle EOS C500 Mark II. « La puissance de cet équipement vous permet de travailler seul et d'offrir une qualité cinématographique remarquable », indique Marcel.

Canon EOS 5D Mark IV

Le successeur de l'appareil photo de prédilection de Marcel est polyvalent, doté d'un très beau design et incroyablement complet. Il est conçu pour fonctionner dans toutes les situations. « Je ne fais plus beaucoup de photos, mais je fais toujours confiance à mon EOS 5D Mark III », confie Marcel.

Objectifs

Canon EF 35mm f/2 IS USM

Excellent objectif à focale fixe 35 mm doté d'un stabilisateur d'image à 4 vitesses et d'une ouverture maximale de f/2. L'idéal pour les prises de vues en basse lumière. « Je n'utilise jamais de zooms en photographie, car je préfère me rapprocher de mes sujets », explique Marcel.

Canon EF 50mm f/1.2L USM

Grâce à son ouverture maximale incroyable de f/1,2, cet objectif offre des performances exceptionnelles en basse lumière, permettant un contrôle créatif précis de la mise au point et de la profondeur de champ. Selon Marcel, « la combinaison du 50mm et du 35mm est parfaite pour le reportage. Ils offrent les bonnes longueurs pour travailler et des ouvertures rapides pour de superbes photos. »

Canon EF 85mm f/1.4L IS USM

Cet objectif pour portrait rapide produit des images lumineuses, nettes, pleines de contraste et de couleurs avec un niveau élevé de détails. Il accompagne parfaitement les capteurs haute résolution. « J'utilise le 85mm sur trépied lorsque je ne veux pas trop interférer. Cela me permet de capter des détails tout en me faisant oublier par mon sujet », explique Marcel.

Canon CN-E24mm T1.5 FP X

Découvrez le rendu des Sumire Prime : un bokeh d'une beauté exceptionnelle et des performances impressionnantes en basse lumière. « J'essaie toujours d'utiliser des objectifs à focale fixe pour les prises de vue à la volée », commente Marcel

Canon CN-E35mm T1.5 FP X

Cet objectif Sumire Prime offre une ouverture rapide et un contrôle manuel précis avec de magnifiques flous d'arrière-plan pour une créativité sans limites. « Je travaille beaucoup avec les objectifs à focale fixe 24mm et 35mm », confie Marcel.

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