Heidi Rondak

Associant la narration sophistiquée et la photographie de mode conceptuelle, Heidi Rondak est réputée pour sa capacité à capturer des images nuancées et riches en détails.

« J'ai toujours adopté une approche conceptuelle », explique-t-elle. « Lorsque je crée un concept, j'aime explorer différents thèmes, situations et styles de vie. Il s'agit de visualiser l'interprétation que j'en fais. J'aime effectuer des recherches, trouver des symboles et définir l'orientation visuelle d'un projet avec des moodboards. J'aime découvrir comment exprimer toutes ces choses à différents niveaux visuels. »

Enfant, Heidi était déjà créative, elle adorait notamment le dessin et les loisirs créatifs. La photographie n'est venue que plus tard, lorsque ses parents lui ont offert son premier appareil photo « cadrer-déclencher ». À 14 ans, Heidi a utilisé pour la première fois un appareil photo reflex, avant un voyage de trois mois en Inde où elle a découvert les rudiments de la photographie.

C'est lors de ses études en design de communication à la Hochschule Mannheim (Université des sciences appliquées de Mannheim) que Heidi a commencé à exprimer son talent. En plus de développer ses compétences, elle a été l'assistante de photographes professionnels.

Pendant ces années décisives, non seulement sa technique a évolué, mais une nouvelle voie s'est ouverte à elle grâce à son sens de la mode. « Je m'habillais de manière un peu extravagante. Je concevais et cousais à la main la plupart de mes vêtements, accessoires et bijoux », se souvient-elle. « J'ai hésité à faire des études en conception de costumes, mais la photographie a toujours fait partie de moi. Ce n'est que lorsque j'ai assisté le grand photographe de mode Andreas Ortner, à Munich, que j'ai découvert le monde de la mode. Et cela m'a vraiment plu. »

« Pour moi, la photographie de mode est une discipline reine. Elle réunit plusieurs de mes passions et talents, et m'aide à m'épanouir au quotidien. J'adore travailler en équipe, créer la vision que j'ai imaginée et la voir prendre vie dans nos photos », poursuit Heidi. « J'aime les petits détails et le fait de pouvoir les faire ressortir uniquement grâce à un éclairage, des accessoires, des paramètres ou la pose du mannequin. J'adore l'exubérance du monde de la mode, mais aussi la façon dont il célèbre la diversité. Certes, tout n'est pas parfait, mais ce monde essaie sans cesse de s'améliorer. »

Expositions, prix, missions indépendantes : tout s'est enchaîné pour Heidi, lui permettant ainsi de créer la marque de photographie de mode conceptuelle qui a fait sa renommée. Quand on lui demande quel est son secret, sa réponse est simple : elle n'arrête jamais de prendre des photos. « Je photographie en permanence : éditoriaux, tests ou projets personnels. Ainsi, j'ai toujours de nouveaux clichés à présenter. Je reste en contact permanent avec les acteurs du secteur, mes abonnés et mes étudiants, tout en me tenant informée des tendances actuelles et des toutes dernières techniques », précise-t-elle. « Retrouver mes racines et enseigner m'a redonné confiance et m'a appris à mieux m'exprimer devant un public. Cela m'a aidé à me détendre, à lâcher prise, à être moi-même, mais surtout, à me fier à mon instinct, ce qui est primordial chez un photographe. »

Vous avez endossé plusieurs casquettes au cours de votre carrière : rédactrice, styliste et conférencière. En quoi cette diversité vous a-t-elle aidée à devenir la photographe que vous êtes ?

« Connaissant le fonctionnement des magazines, je comprends mieux leurs besoins. Je fais donc en sorte de leur proposer des idées attrayantes et adaptées. Je maîtrise bien la mise en page. Je peux donc exprimer ma vision, même s'il s'agit d'un concept élaboré. L'enseignement est une expérience réciproque. Être en contact avec de jeunes créateurs est une véritable source d'inspiration. Ils soulèvent des questions, des idées et des points de vue intéressants. »

Vous avez remporté de nombreux prix. Parmi toutes ces réalisations remarquables, quelle est celle dont vous êtes la plus fière ?

La série « Don't Stop Me Now » a remporté le deuxième prix du concours Fine Art Photography Awards (FAPA). Ça remonte à quelques années maintenant, mais c'est une série qui me tient encore beaucoup à cœur. »

Parfois, vous réalisez des vidéos lors de vos séances photo. Comment trouvez-vous le juste équilibre et la bonne synergie entre ces deux supports créatifs ?

« Je me vois avant tout comme une photographe. Je ne réalise pas de prises de vues vidéo à chaque séance photo. Réalisatrice depuis quelques années maintenant, ce domaine me fascine toujours autant, je continue d'apprendre et d'expérimenter de nouvelles choses. Réaliser des vidéos prend beaucoup de temps sur le plateau et la dynamique est complètement différente. De plus, il y a le montage, un procédé stylistique extrêmement important dont j'adore m'occuper. Réaliser des vidéos nécessite de donner des directives et cela prend du temps. Il est donc primordial de tout planifier. En photographie, nous pouvons davantage recourir à l'imagination de chacun. C'est là que réside toute la magie des photos. »

« Pour éviter tout malentendu, j'ai rapidement compris qu'il était très important d'organiser le concept ou de créer un moodboard. Sur le plateau, il est essentiel de bien évaluer la charge de travail et le temps requis. Si on manque de temps, c'est de ma faute. Au début, je ne voulais pas mettre la pression sur mon équipe. Nous travaillions donc tard, ce qui n'était amusant pour personne. J'ai compris qu'il était de ma responsabilité de diriger l'équipe et de réaliser rapidement les prises de vue, tout en assurant un niveau de qualité élevé. »

Instagram : @heidirondak

YouTube : Heidi Rondak Photography

Site Web : www.heidirondak.com