Çağla Çağlar

« J'étais intéressée par la création de mondes fictifs, et je voulais montrer cela à travers le corps humain », explique Çağla Çağlar qui s'est emparée d'un appareil photo pour la première fois à l'âge de 15 ans, inspirée par son grand-père qui était photographe professionnel.

Tout en se familiarisant avec son appareil et ses fonctions, Çağla se concentre d'abord sur les paysages et les natures mortes, avant de passer aux portraits de personnes, qui deviendront sa véritable passion. À 18 ans, Çağla s'inscrit à l'université Topkapi d'Istanbul (alors connue sous le nom d'école professionnelle Plato) pour étudier la photographie et la vidéographie. « Apprendre les bases théoriques de la photographie et du cinéma m'a été très utile », se souvient-elle. « J'ai suivi des cours d'histoire de l'art, ce qui a élargi mes horizons, et j'ai appris les aspects techniques de mon métier dans le cadre de travaux dirigés. »

Plus récemment, Çağla a eu le plaisir de collaborer avec des artistes pour tourner leurs clips musicaux, comme celui de la chanson « Strong » de Deniz Bayoğlu qui a été tourné avec une Canon EOS C70 (ci-dessus). Elle réalise également des courts métrages traitant de thèmes psychologiques présentés à travers un personnage central.

Forte de son expérience dans tous les domaines de la photographie et de la cinématographie, Çağla préfère s'engager dans des projets où elle contrôle entièrement le processus créatif. Sa compréhension du processus dans son ensemble lui permet de créer des univers fictifs puissants qui attirent le public. « D'aussi loin que je me souvienne, je me suis toujours intéressée au cinéma », confie-t-elle. « Le meilleur conseil que je puisse donner à ceux qui suivent le même chemin que moi, c'est de ne pas abandonner. »

D'où tirez-vous votre inspiration ?

« Tout ce qui me touche émotionnellement m'inspire : la musique, les films, l'endroit où je vis, les conditions météorologiques. Mes compositions visent à créer un état émotionnel et un évènement visuel à travers le corps humain. Je privilégie des visuels simples, mais efficaces. »

Quelle approche adoptez-vous pour raconter des histoires d'une manière qui reflète votre style ?

« Je choisis mon objectif en fonction du sujet que je vais filmer. Je préfère généralement les objectifs larges ou moyens, car les téléobjectifs rétrécissent trop mon champ. Je privilégie les tons doux ; j'évite donc de créer des scènes trop contrastées et, lors de prises de vues à l'extérieur, j'adapte mes réglages pour créer une esthétique cohérente. »

En quoi votre approche diffère-t-elle d'un projet à l'autre ?

« J'écris et je réalise généralement les courts métrages moi-même, ce qui me donne plus de liberté. Je peux exprimer mes propres sentiments dans mon propre langage. Lorsque je tourne des films commerciaux, comme des clips musicaux, toutes les décisions sont prises par un groupe de personnes. L'artiste me fait part de ce qu'il ressent en écoutant la musique qu'il a composée et je crée quelque chose qui, je l'espère, exprime ses émotions. J'aime mon travail, mais c'est lorsque je conçois des projets personnels que je me sens le plus libre. »

Quelle est la partie la plus gratifiante de votre travail ?

« Je suis heureuse de savoir que mes œuvres sont reconnues. Cela m'encourage de voir mes photographies exposées et mes films regardés et appréciés. Savoir que mon travail plaît aux gens est une source de motivation importante pour moi, comme pour tout artiste. »

« Il n'y a rien qui ne puisse être atteint lorsque l'on travaille méthodiquement. Cette profession m'a appris à être patiente et à travailler dur. Beaucoup de choses peuvent dissuader les artistes de persévérer, comme l'instabilité financière ou le sentiment de ne pas être entendu, mais si vous parvenez à vous protéger mentalement et à continuer malgré tout, vous finirez par atteindre vos objectifs. »

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