Seibou Traoré

« Ce que je préfère dans la photographie, c'est la possibilité de figer le temps sur les choses plus importantes à mes yeux, afin de les partager avec le plus de personnes possible, pour apporter un changement positif ou célébrer une victoire », explique le photographe de portrait Seibou Traoré avec enthousiasme.

Notre ambassadeur Canon, qui a débuté en photographiant ses amis, réalise désormais les portraits d'une multitude de personnes, des footballeurs aux présidents, en passant par les reines de beauté. « À la fin de mes séances photo, de nombreux clients me disent "Vous avez su me mettre bien plus à l'aise qu'à mon arrivée". Je pense vraiment que la photographie est comme une sorte de thérapie : elle procure un sentiment de bien-être », explique Seibou.

Seibou poursuit son travail de photographe pour la Croix-Rouge, mais les coûts importants en termes de pellicules et de développement l'incitent rapidement à passer au numérique et à acquérir un Canon EOS 350D. « C'est ainsi qu'a débuté un nouveau chapitre de ma vie », se souvient-il. « J'ai pu photographier de plus en plus de mariages ». C'est au cours de l'une de ces cérémonies que le destin frappe à sa porte : le célèbre coiffeur ivoirien Alain Chapo, qui coiffait la mariée, souhaite publier les clichés de Seibou dans Afrique Fashion, un tout nouveau magazine de mode. « Dès que la rédactrice en chef a reçu les images, elle a demandé à me rencontrer pour me proposer de réaliser d'autres projets pour le magazine », se souvient Seibou, photographe entièrement autodidacte. Ce tournant a marqué son entrée dans le monde de la photographie de mode, et lui a également valu une invitation pour couvrir les célébrations de la Fête nationale française du 14 juillet à l'Ambassade de France d'Abidjan. C'est ainsi que Seibou devient le photographe officiel du Président de la République de Côte d'Ivoire, rôle qu'il occupe pendant plus de dix ans.

Grâce à sa renommée au niveau national et international, d'autres portes s'ouvrent à lui et l'amènent à travailler avec de véritables icônes telles que le footballeur Didier Drogba ou encore la Miss Monde Afrique, Olivia Yacé.

Au-delà de ses projets artistiques, Seibou assure également son héritage grâce à son influence sur les jeunes photographes de l'Afrique de l'Ouest, dont beaucoup le considèrent comme un mentor et une source d'inspiration. « Ce qui me rend le plus fier, c'est l'impact que j'ai eu sur les parcours de nombreux jeunes photographes », confie Seibou. « Lorsqu'ils me disent, "Grand frère, c'est grâce à toi que je suis devenu photographe", c'est ma plus grande réussite. Le véritable succès se mesure par l'impact positif que l'on a sur les autres ».

Comment avez-vous été amené à travailler avec le footballeur Didier Drogba ?

« Nous nous sommes rencontrés en 2011 lorsque je photographiais une campagne de prévention du Sida pour les Nations Unies. Cette campagne consistait à créer un calendrier réunissant 12 célébrités de Côte d'Ivoire, chacune posant pour son mois d'anniversaire. Didier était difficile à joindre en raison de son planning chargé et a fini par annuler. Mais je me suis dit, "Je vais réussir à faire cette photo". Je suis allé dans sa chambre et je me suis retrouvé face à lui en quelques minutes. Il m'a dit, "Mon frère, je suis désolé, mais je dois aller à l'aéroport, sinon je vais rater mon vol. Je dois jouer un match à Chelsea demain". Je lui ai répondu, "Désolé, mon frère, accorde-moi seulement cinq minutes". Pour mon plus grand bonheur, il m'a répondu, "D'accord, cinq minutes". J'ai pris conscience de ce que signifiaient ces cinq minutes, dans ce couloir d'hôtel : je n'avais pas le temps de déplacer les lumières ou de lui demander de se rendre dans la pièce prévue pour la séance photo. Nous avons donc réalisé la photo à cet endroit même, en moins de cinq minutes. C'est moi qui photographie toutes ses campagnes depuis ».

Vous photographiez de nombreux styles différents. Lequel préférez-vous ?

« Réaliser des portraits. Cette technique nécessite un réel partage entre le photographe et le sujet, et le résultat comble de joie la personne photographiée. C'est vraiment magique. En fait, je ne peux pas décrire ce ressenti : c'est une sensation très profonde et gratifiante ».

Comment caractériseriez-vous votre style ?

« Mon style personnel privilégie le naturel : la simplicité est mon moteur, je reste toujours proche de la réalité. Dans un monde où l'on fait beaucoup appel aux créations sur ordinateur et aux retouches, mes photos sont facilement identifiables, car elles sont authentiques. Je n'utilise que très rarement un logiciel de retouche, uniquement pour supprimer de petits défauts. Selon moi, les appareils photo Canon offrent tout ce qu'il faut pour réaliser de superbes créations photo ».

« Mon processus créatif est basé sur la maîtrise de la photographie manuelle. Cette maîtrise me permet de briser les règles afin d'obtenir un résultat artistique, car il ne faut pas oublier que la photographie est un art. Mon expérience me permet de connaître précisément le résultat final que je souhaite obtenir. Mon travail ne laisse aucune place au hasard. Lorsque je me trouve devant mon sujet, j'essaie autant que possible de réaliser exactement ce que j'ai à l'esprit. C'était ma plus grande frustration lorsque j'ai débuté. J'ai travaillé sur ce point tout au long de ma carrière, et je continue aujourd'hui à me perfectionner ».

Instagram : @seiboutraorephotography