Abdulaziz Alsorayai

Abdulaziz Alsorayai est peut-être ambassadeur Canon aujourd'hui, mais lorsqu'il postulait à l'Université du Koweït il y a plus de dix ans, la photographie n'était pas sa priorité. Abdulaziz, qui est né et a grandi au Koweït, venait d'obtenir d'excellentes notes au lycée de la ville, il lui était donc facile de choisir ce qu'il voulait faire. « J'aime les mathématiques et les chiffres », confie-t-il. « J'allais devenir ingénieur pétrolier. »

Cependant, en 2009, au cours de sa deuxième année, Abdulaziz a rencontré un ami qui étudiait le graphisme. Le cours comprenait un module de photographie et son ami utilisait un Canon EOS 5D, qu'Abdulaziz a pu essayer par lui-même. Il a eu comme une petite illumination. « Je me suis dit : 'Je pourrais faire quelque chose comme ça, si j'avais mon propre matériel' », se souvient-il. « Je regardais mon ami et je sentais que je voulais commenter ses photos. Je me suis dit : 'Aziz, non, tu dois avoir ton propre appareil photo, pas commenter les photos des autres. »

Après avoir abandonné ses études d'ingénierie pour les sciences politiques, avec une option Médias, Abdulaziz a passé une grande partie de son temps libre à apprendre à prendre des photos. Après ses études universitaires, il a travaillé sur des tournages avec divers clients, au Koweït et dans d'autres pays du CCG (Conseil de coopération du Golfe), notamment des banques nationales et de grandes entreprises de télécommunications.

Son objectif initial était la photographie, mais en 2015, Abdulaziz a réalisé qu'il était temps de commencer à apprendre la vidéographie. « Je pensais qu'il me serait difficile de passer de l'un à l'autre, mais en fait, j'ai trouvé cela facile », souligne-t-il. « Depuis, je partage mes connaissances avec d'autres personnes qui souhaitent passer de la photo à la vidéo. »

Vous pouvez voir quelques exemples du travail vidéo d'Abdulaziz sur sa bande démo ci-dessus.

Abdulaziz croit fermement à la nécessité de transmettre les compétences qu'il a acquises. Il a animé des ateliers au Koweït et dans la région du Golfe pour enseigner des compétences centrées sur la vidéo, depuis le simple fonctionnement de l'appareil jusqu'à la compréhension des programmes de montage. Il a également travaillé comme responsable de la création pour le ministère de la Jeunesse du Koweït. « Désormais, je ne suis plus seulement vidéaste », dit-il. « Je suis créateur de contenu et réalisateur. Quand les gens me demandent comment je me vois, je réponds que je suis comme un joker. Sur le terrain, vous pouvez m'utiliser comme bon vous semble. »

Quel est votre processus lorsque vous vous lancez dans un tournage commercial pour un nouveau client ?

« Je me rends d'abord sur place sans appareil, pour me faire une idée du lieu, de l'ambiance. Mon premier réflexe est de mesurer la lumière. J'utilise l'application Sun Surveyor à l'aide de mon téléphone – elle me permet de suivre le soleil, de savoir d'où il vient et quels seront les meilleurs moments de la journée. Elle m'aide à décider si je vais utiliser l'éclairage artificiel ou la lumière du soleil. Elle me facilite la tâche lorsque je crée un moodboard pour le client. »

Diriez-vous que vos images et vidéos ont un style visuel particulier ?

« Les gens me disent souvent : 'il y a ta patte dans tes vidéos.' Je ne sais pas ce que c'est – c'est peut-être le montage, la couleur ou juste l'ambiance. Chaque client aura une sensation différente, une approche différente, un style différent. Mais chaque fois, les gens disent qu'ils y voient ma signature, et s'ils regardent une vidéo dont je n'ai pas mentionné l'existence, ils savent que c'est moi qui l'ai réalisée. »

Votre CV est intéressant. Pensez-vous qu'il vous a permis d'avoir un point de vue unique ?

« Je suis heureux d'avoir fait tout cela. Je pense que la politique m'a aidé dans mes relations avec les clients : j'ai appris à être diplomate, à leur parler. Les médias m'ont aidé à réfléchir au public, à ce dont il a besoin et à ce qu'il aime. Et l'ingénierie m'aide à résoudre des problèmes, à sortir des sentiers battus et à gérer différents scénarios. »

Y a-t-il un projet ou un travail en particulier dont vous êtes le plus fier ?

« J'étais directeur d'un projet pour une banque au Koweït. Nous avons filmé de vraies personnes, des clients fidèles de la banque, et leur avons posé une seule question : 'Si la banque était une personne, comment parleriez-vous d'elle ?' Et les gens parlaient de la banque comme d'un ami, comme de quelqu'un qui les avait aidés. C'était émouvant et tangible. Ce projet me tenait à cœur. »

« N'oubliez pas quelqu'un qui vous a appris quelque chose, même si ce dernier vous a simplement montré comment fixer une vis sur votre appareil. En outre, si jamais un photographe ou un vidéaste vous demande quelque chose, partagez vos connaissances. Les partager, plutôt que de les garder pour vous, vous permettra de développer votre passion. Lorsque je commençais à répondre aux questions des gens sur les réseaux sociaux, ils étaient très surpris : 'Oh, vous m'avez répondu !' Et je leur répondais : 'Bien sûr ! Pourquoi pas ?' J'ai en effet appris que la gentillesse, la politesse et la volonté d'aider les autres font toute la différence dans le monde de la photographie et de la vidéographie. »

Instagram : @alsry3