L'ambassadeur Canon Finbarr O'Reilly a débuté sa carrière dans le photojournalisme en tant que journaliste, avant de découvrir qu'il pouvait communiquer les évènements qu'il couvrait plus efficacement à travers la photographie. « J'ai vraiment été frappé quand j'ai compris que raconter des histoires par le biais d'images avait un impact très immédiat et très émotionnel », se remémore-t-il.
« Bien souvent, mes rapports écrits étaient condensés en résumés ou éclipsés par l'actualité du Moyen-Orient. Mais ensuite, quand j'ai commencé à prendre des photos pour illustrer mes articles, mes images ont soudain fait la une des journaux internationaux et occupé des doubles-pages dans les plus grands magazines européens. Il est important d'encourager les gens à en apprendre davantage sur une situation en lisant le texte qui accompagne des images, mais ces dernières peuvent capter leur attention bien plus vite qu'une longue suite de mots. »
PROFIL
Finbarr O'Reilly
Depuis, Finbarr a couvert d'importants conflits internationaux et désastres humanitaires, principalement en Afrique et au Moyen-Orient. Il contribue régulièrement aux éditions du New York Times, et son travail lui a permis de remporter deux récompenses World Press Photo : le prix World Press Photo of the Year en 2006 et le premier prix de la catégorie Portraits, Images uniques en 2019. Il a également gagné un News & Documentary Emmy® en 2020, dans la catégorie Outstanding Video Journalism : News pour avoir produit le documentaire PBS de FRONTLINE intitulé « Ebola in Congo ».
La passion de Finbarr pour les voyages combinée à sa fascination pour ce qui se passe aux quatre coins du monde s'est avérée dès son jeune âge. Né en 1971 à Swansea, au Pays de Galles, il a grandi à Dublin, en République d'Irlande, jusqu'à ce que sa famille déménage à Vancouver, au Canada, lorsqu'il a eu neuf ans. Une fois son diplôme en poche, il a voyagé un an avec son sac à dos à travers l'Afrique orientale et australe, avant de retourner au Canada. C'est alors qu'il s'est formé au journalisme et qu'il a décroché des jobs stables pour écrire sur l'art, le divertissement et la culture populaire.
Domaine de spécialité : photojournalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark III
Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM
En 2001, la tentation de voyager à l'étranger pour couvrir l'actualité a poussé Finbarr à accepter un poste de correspondant pour l'agence de presse internationale Reuters. Il fut d'abord basé à Kinshasa, au Congo, puis au Rwanda. La photographie ayant toujours été l'un de ses centres d'intérêt, il est passé chef photographe Reuters pour l'Afrique occidentale et centrale en 2005, après avoir réussi à attirer l'attention du grand public sur l'actualité.
Dès le début de sa carrière, Finbarr a cherché à éviter les récits qui définissent ordinairement la couverture médiatique étrangère des pays où il a travaillé. « Je photographiais des conflits, des coups d'État et des famines, mais j'essayais toujours de regarder au-delà des scènes de violence et de détresse flagrantes », affirme-t-il.
« En tant que photojournalistes, nous devons avoir conscience de nos méthodes de travail, pour éviter de produire des images qui nous désensibilisent ou déshumanisent ceux qui sont déjà vulnérables, marginalisés ou oppressés. Il nous incombe de ne pas causer de préjudice supplémentaire aux personnes que nous souhaitons mettre en avant. »
Finbarr a vécu et travaillé en Afrique, en Asie et au Moyen-Orient, notamment en République démocratique du Congo, au Tchad, en Afghanistan, en Libye et à Gaza sur une période de 12 ans. Cependant, après avoir couvert la guerre de Gaza en 2014, il a décidé, en toute conscience, d'arrêter de photographier des conflits. Il a alors coécrit, avec l'ancien soldat de l'U.S. Marine Thomas J Brennan, le livre « Shooting Ghosts », dans lequel il relate ses expériences.
Depuis la sortie de ce livre en 2017, Finbarr a couvert de nombreuses histoires pour le New York Times dans les domaines de la santé et du social, y compris sur l'épidémie d'Ebola au Congo, l'extrémisme islamique dans la région africaine du Sahel, et l'implication de réseaux criminels dans le commerce de la vanille à Madagascar.
Il a gagné des bourses des universités de Yale et de Harvard, et il a été photographe de l'exposition du prix Nobel de la paix en 2019. Il a aussi été lauréat du Prix Carmignac en 2020, une récompense grâce à laquelle il a pu produire un reportage photo détaillé sur une série de problèmes contemporains au Congo.
Dans le cadre de ses missions Nobel et Carmignac, Finbarr a collaboré avec des photographes éthiopiens et congolais pour produire des expositions et projets communs, dans lesquels des photographes locaux déterminent les récits concernant leur propre pays. Aujourd'hui, une bonne partie de son travail consiste à conseiller et guider des photographes en herbe.
Quelles sont les principales qualités nécessaires pour devenir un photojournaliste ?
« Il faut avoir de la curiosité, de la patience et de la détermination, parce que cette profession n'est pas facile. Vous devez comprendre que les choses arrivent lentement, et que l'excellent travail prend du temps. En définitive, les histoires et les personnes que vous photographiez doivent vous tenir à cœur. Aujourd'hui, le nombre de photojournalistes ne cesse de décroître. C'est pourquoi il faut aborder cette profession avec un bon esprit entrepreneurial et faire preuve de débrouillardise pour se promouvoir sur le marché des médias sociaux. »
Quelle est votre relation avec d'autres photographes dans ce domaine ?
« Le photojournalisme est compétitif, mais dans la plupart des environnements où j'ai travaillé, j'ai ressenti un fort sentiment de camaraderie et de solidarité entre nous. Pour la majeure partie des photographes, l'enjeu est d'œuvrer ensemble pour faire connaître l'histoire auprès d'un public plus vaste. »
En tant que photojournaliste, comment décrieriez-vous votre évolution ?
« Au fil de mes expériences de photojournalisme, j'ai consciemment tenté de remettre en question les idées préconçues sur des pays. Maintenant, je m'intéresse aux enjeux de représentation et à la question « Qui raconte l'histoire ? ». Dans notre secteur, nous devons vraiment nous demander où réside la puissance de la communication narrative, qui contrôle la narration et qui façonne les histoires dont nous sommes les témoins. Ceux d'entre nous qui jouissent d'une position privilégiée doivent partager nos opportunités et les leçons qu'ils tirent de leur expérience. »
Ce que nous savons
Finbarr O'Reilly
« Le conseil que je donne aux photographes en herbe qui veulent se faire remarquer dans cette profession, c'est de se tourner vers leur communauté pour essayer de comprendre comment les enjeux planétaires touchent leur propre milieu. Un photojournaliste n'a pas besoin d'aller à l'autre bout du monde pour raconter une histoire et au final, chaque histoire est locale, d'une certaine façon. Examinez un problème concernant la justice, le maintien de l'ordre ou la santé, et tentez de comprendre l'impact que les enjeux globaux vraiment importants ont sur votre communauté. Si vous pouvez faire le lien entre votre histoire locale et des questions contemporaines de plus grande échelle, c'est très intéressant. »
Instagram :@finbarroreilly
Twitter :@finbarroreilly
Site Web :www.finbarr-oreilly.com
L'équipement de Finbarr O'Reilly
Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels
Appareils photo
Canon EOS 5D Mark IV
Le successeur du Canon EOS 5D Mark III que Finbarr utilise a été conçu pour rester performant en toute situation. « L'appareil EOS 5D Mark III est de petite taille, et j'aime la sensation qu'il procure quand je le tiens entre mes mains. Son obturateur est silencieux, ce qui s'avère utile pour travailler dans des environnements calmes, et il est doté d'une bonne sensibilité en basse lumière. La qualité générale est exceptionnelle », estime Finbarr.
Canon EOS M6 Mark II
Le Canon EOS M6 Mark II est le nec plus ultra en matière de création de contenus. Grâce à ce véritable concentré de technologie, vous pouvez capturer de superbes photos et vidéos 4K qui illustrent votre vie mouvementée et les partager en toute simplicité. « J'ai utilisé cet appareil photo en mission, et sa qualité d'image m'a vraiment impressionné », s'enthousiasme Finbarr. « Son écran tactile orientable me permet de photographier les gens en tenant l'appareil au niveau de ma taille, ce qui confère un aspect plus naturel à mes images. C'était la première fois que j'utilisais un appareil photo hybride, et ce fut pour moi une vraie révélation. »
Canon EOS-1D X Mark III
Le Canon EOS-1D X Mark III, le dernier modèle de la série 1D sur laquelle Finbarr a toujours pu compter, vous aide à capturer plus de moments précieux impossibles à rééditer et à raconter votre histoire visuelle au monde. « Cet appareil photo étant plus gros et plus solide, je l'utilise quand je dois m'intégrer à un groupe militaire ou pour tout ce qui a à voir avec des émeutes ou des troubles civils, quand j'ai besoin d'une cadence rapide et d'un appareil qui sait encaisser les chocs », affirme Finbarr.
Objectifs
Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM
Zoom standard de qualité professionnelle offrant une qualité d'image exceptionnelle et une ouverture rapide de f/2.8 sur toute la plage focale. « J'aime la polyvalence de cet objectif qui reste, d'habitude, fixé sur l'un de mes deux appareils photo. Je ne photographie pas souvent de loin. En général, les objectifs 24mm-33mm sont idéaux pour moi. Ils m'offrent un peu plus de flexibilité qu'un objectif à focale fixe », dit Finbarr.
Canon EF 24mm f/1.4L II USM
L'objectif grand-angle à grande ouverture le plus performant de sa génération. Les éléments asphériques et à dispersion ultra-faible (UD) éliminent les aberrations et les distorsions pour des résultats spectaculaires. L'ouverture maximale à f/1,4 permet d'effectuer des prises de vue à main levée en basse lumière. « Généralement, l'objectif à focale fixe de 24 mm reste fixé à mon second appareil photo, non seulement parce que je peux ainsi photographier en basse lumière, mais aussi parce que j'adore la netteté et la luminosité qu'offre cet objectif à focale fixe », poursuit Finbarr.
Canon EF 50mm f/1.2L USM
Grâce à son incroyable ouverture maximale à f/1,2, l'objectif EF 50mm f/1.2L USM ultra-rapide offre des performances exceptionnelles en basse lumière. Un objectif qui vous donne un contrôle créatif précis sur la mise au point et la profondeur de champ. « Lorsque je couvre des évènements où il y a beaucoup d'action, je garde habituellement un objectif à focale fixe de 50 mm à ma ceinture, au cas où je souhaiterais passer de la photographie de scènes larges à la réalisation d'un portrait », explique Finbarr.
Canon EF 85mm f/1.8 USM
Doté d'une focale courte, d'une large ouverture maximale et d'une vitesse d'autofocus rapide, l'EF 85 mm f/1,8 USM est un téléobjectif idéal pour les photographes spécialisés dans les portraits. « Si je me prépare pour une session de portraits, j'emporte celui de 85 mm – le parfait objectif pour portrait – qui offre une telle netteté et, si nécessaire, une belle profondeur de champ faible », déclare Finbarr.
Canon EF 70-200mm f/2.8L USM
Ce téléobjectif à ouverture rapide de qualité professionnelle est très prisé par les photographes sportifs et de nature, ainsi que par les photographes spécialisés dans les mariages et les portraits. « Je n'utilise plus si souvent cet objectif, maintenant que je ne photographie plus les lignes d'arrivée, mais il peut toujours s'avérer utile de l'avoir avec moi lors de mes missions, juste au cas où je dois photographier de loin », relativise Finbarr.
Accessoires
Petite lampe à DEL
« Je n'utilise pas de flash, mais j'ai souvent sur moi une petite lampe à DEL que je peux soit tenir par la main, loin de mon appareil photo, soit fixer à la griffe porte-accessoires de ce dernier. » En fournissant un petit éclairage d'appoint contrôlé ou un mince faisceau de lumière à diriger sur le regard d'un sujet, cette lampe peut apporter le petit plus nécessaire pour éclairer une image quand il fait sombre », déclare Finbarr.
Carnet et stylo
Finbarr dit en transporter toujours avec lui lors de ses missions, « pour des raisons évidentes ».
Boules Quies
« Je ne voyage jamais sans boules Quies dans ma poche. Elles sont utiles pour réduire le bruit ambiant pendant les vols aériens, dans les hélicoptères ou les véhicules blindés, pour dormir dans des environnements bruyants, ou encore si vous partagez une chambre d'hôtel avec quelqu'un qui ronfle », explique Finbarr.
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