L'ambassadeur Canon Jérôme Sessini, photographe de l'agence Magnum, a couvert certains des événements les plus importants des 20 dernières années. Il prend aussi en charge des projets à plus long terme, comme l'étude des guerres entre cartels à la frontière entre le Mexique et les États-Unis, la crise ukrainienne et la lutte que mènent les États-Unis contre la dépendance aux opiacés.
Au travers de son objectif, Jérôme a capturé des bouleversements politiques, des soulèvements sociaux et la souffrance humaine. Il a commencé à s'intéresser à la photographie de reportage en 1998 lorsque l'agence Gamma lui a demandé de couvrir le conflit au Kosovo. Depuis, il s'est plongé dans certains des événements les plus importants des dernières années, notamment la guerre en Irak, la chute du président haïtien Jean-Bertrand Aristide en 2004, la prise de la capitale somalienne Mogadiscio par les milices islamiques, la guerre au Liban en 2006 et le conflit en Syrie encore inachevé. Son travail a toujours le même objectif : aller au-delà des actualités pour capturer des scènes évoquant des problèmes plus larges.
Jérôme Sessini
Né en 1968 dans les Vosges, Jérôme a trouvé son inspiration auprès du travail des grands photographes de rue américains Diane Arbus, Lee Friedlander et surtout Mark Cohen. Il a commencé la photographie sur le tard, à 23 ans, et s'impose aujourd'hui comme un photojournaliste de premier plan. Il a rejoint l'agence Magnum en 2012 pour en devenir un membre à part entière en 2016.
La photographie des victimes de la guerre a longtemps été un moteur pour Jérôme. « Quand j’étais enfant, je m’intéressais déjà aux images et, à l’adolescence, j’ai également commencé à me passionner pour l’histoire », explique-t-il. « Je me rappelle que je regardais le journal télévisé avec mes parents. Les conflits étaient déjà nombreux à l’époque. La photographie me semblait alors le meilleur moyen d’être à la fois un artiste et un journaliste. »
Lieu : France
Domaines de spécialité : photo-journalisme
Kit préféré :
Canon EOS 5D Mark IV
Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM
En plus de son « travail principal », Jérôme photographie des personnes dans sa ville natale de l'est de la France, passant de leur vie quotidienne aux paysages qui les entourent. Il prend également part à des projets sur le plus long terme, comme sa série « So far from God, too close to the USA », qui porte sur l'impact des violences résultant de la guerre entre les cartels de drogue au Mexique. Même si chaque séjour qu'il a passé dans une zone de conflit a été un véritable défi, notamment le temps passé en Syrie en 2012 qui a été particulièrement éprouvant sur le plan émotionnel et en raison du danger omniprésent, il confie que les histoires qu'il a suivies au Mexique sont celles qui l'ont le plus touché. Sa série « So far from God, too close to the USA » a reçu plusieurs récompenses et a été publiée dans un livre, The Wrong Side, en 2012. Depuis 2014, Jérôme couvre régulièrement le conflit qui se déroule dans l'est de l'Ukraine.
Le travail de Jérôme a aussi été publié dans d'éminentes revues, telles que Time, De Standaard, Le Monde et Stern. Il a également exposé au Visa pour l'Image, le festival international du photojournalisme de Perpignan, en France, aux Rencontres d'Arles et au ministère de la Culture français. Ses photos vont au-delà du photojournalisme, comme il aime le préciser : « Je n'aime pas mettre les photos dans des cases. Il y a parfois de l'art dans le journalisme et inversement. La conscience, le cœur, la beauté, l'équilibre et la perte d'équilibre sont autant d'éléments essentiels pour moi. »
Jérôme a reçu des nominations pour de nombreux prix prestigieux au cours de sa carrière, notamment la catégorie Actualités du prix Visa d'Or pour son travail sur la Libye. Son reportage sur le site du crash du vol 17 de Malaysia Airlines, qui a été abattu par un missile sol-air en juillet 2014, lui a valu les honneurs du prix de la photo World Press 2015 (premier prix, Actualités sur le terrain, Reportages) et le prix Olivier Rebbot de l'Overseas Press Club of America. Fait remarquable, Jérôme a également remporté le deuxième prix dans la même catégorie pour le prix de la photo World Press 2015 pour son cliché douloureux « Final Fight for Maidan ».
Jérôme croit que les photographies sont plus puissantes que les vidéos pour toucher les gens. Il a organisé des ateliers conçus dans le but d'aider une nouvelle génération de photographes à développer son propre langage visuel pour la photographie sociale et documentaire.
Vous avez dû être mal à l'aise lors de votre première mission au Kosovo en 1998. Dans cette expérience, qu'est-ce qui vous a fait comprendre que faire des reportages sur des conflits était votre vocation ?
« Je n'ai jamais été particulièrement attiré par le danger. J'avais envie d'être témoin de moments historiques et des bouleversements politiques, et je me suis rendu compte qu'il y avait un décalage entre la réalité et le discours des médias. »
Comment choisissez-vous les objectifs et appareils que vous emportez dans une zone de conflit ?
« J'essaye de voyager aussi léger que possible. J'utilise un seul boîtier, et un objectif, le Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM. »
Comment gérez-vous votre travail au quotidien lorsque vous vous trouvez dans une région dangereuse ou en guerre ?
« Lorsque je suis en mission, mon principal objectif consiste à trouver une connexion Internet rapide. J'édite mon travail chaque jour, et je fais une post-production légère sur mon ordinateur portable. Je préfère toutefois me concentrer sur des projets à long terme, tels que les reportages au Mexique ou en Ukraine, afin d'avoir plus de temps pour éditer les photos après coup et produire ainsi des petits tirages à exposer sur mon mur. »
Avez-vous déjà ressenti le besoin d'arrêter de prendre des photos pour intervenir dans une situation ? Ou avec le recul, souhaiteriez-vous l'avoir fait à un moment donné ?
« Non, je n'ai aucun regret. La plupart des endroits où j'ai travaillé au cours des 15 dernières années étaient très difficiles d'accès et aussi à photographier. En outre, je ne prends pas de photo lorsque j'ai la sensation que cela pourrait mettre les personnes concernées en danger. »
Comment parvenez-vous à tout oublier une fois que vous rentrez chez vous ?
« J'ai besoin d'une semaine pour revenir à la "vie normale", et ensuite je me lance dans l'édition. »
Ce que je sais
Jérôme Sessini
« Pensez aux soustractions plutôt qu'aux additions pour réaliser de plus belles photos. Je dois avouer qu'au début de ma carrière, j'étais motivé par mon ego. Je souhaitais simplement me rendre dans des endroits difficilement accessibles par les autres. Cette motivation a rapidement changé. Plus je passais de temps à observer des conflits, plus je me sentais responsable. Mon approche photographique s'est transformée en un portait plus authentique, dans une volonté de montrer la vérité en retirant le superflu. »
Instagram : @jeromesessini
Twitter : @jeromesessini
Site Internet : www.magnumphotos.com/photographer/jerome-sessini/
Les indispensables de Jérôme Sessini
Kit utilisé par la plupart des photographes professionnels
Appareil photo
Canon EOS 5D Mark IV
Apprécié des professionnels, robuste et assez léger, le EOS 5D Mark IV convient aussi bien aux photos qu'aux vidéos, et est donc l'appareil idéal pour les reportages. « Le Mark IV est l'outil idéal, tant par sa solidité que par sa fiabilité », déclare Jérôme. « J'utilise cet appareil photo pour toutes mes missions, qu'il s'agisse de mode, de contenu d'entreprise ou pour toute situation nécessitant un appareil robuste. »
Canon EOS R
L'appareil photo hybride plein format révolutionnaire. « Mon appareil photo favori pour tous mes projets personnels à long terme », affirme Jérôme.
Objectifs
Canon EF 24-70mm f/2.8L II USM
A professional everyday L-series zoom that delivers high image quality with a constant f/2.8 aperture. Jérôme says: "I shoot 90 per cent of my images with this lens. The best trans-standard zoom ever in term of quality, lightness and focus speed."
Canon EF 100mm f/2.8L Macro IS USM
Cet objectif polyvalent produit d'excellents résultats pour les portraits et les vidéos réalisées caméra à la main grâce à sa capacité à créer une faible profondeur de champ avec de beaux bokeh. « J'aime l'utiliser pour les portraits en gros-plan et pour photographier des détails », explique Jérôme. « Les couleurs et la netteté qui en résultent sont incroyables. »
Canon EF 50mm f/1.2L USM
Cet objectif, souvent choisi par les professionnels pour les portraits, est apprécié pour le contrôle précis qu'il offre sur la mise au point et la profondeur de champ. « J'adore cet objectif pour les portraits et les paysages », dit Jérôme.
Canon EF 40mm f/2.8 STM
Objectif « pancake » compact à ouverture rapide, idéal pour les photographies de voyage ou classiques. Jérôme déclare : « C'est un objectif parfaitement adapté à la photographie de rue de par sa légèreté. Je l'associe souvent à l'EOS R à l'aide d'un adaptateur. »
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